.O.
25/06/2021
Nomadland débarque sur les écrans auréolé d'un joli Lion d'or à Venise et d'une ribambelle de prix anglophones prestigieux (Oscar, Golden Globe et BAFTA du meilleur film de l'année écoulée). Son actrice principale, qui m'avait impressionné dans "3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance" en 2018, a aussi eu son lot de récompense et j'étais très impatient au moment de découvrir ce film dont la bande annonce utilisait la musique de Ludovico Einaudi ce que le film prolonge avec réussite.

Le film mêle à l'histoire du personnage principal à celles de personnes ayant également choisi (volontairement ou non) cette vie de Nomade. Rien d'exceptionnel à l'écran mais une petite musique qui se diffuse en observant un monde inconnu, en cherchant ce qui différencie les choix opérés par ces personnes de ceux que nous faisons tous les jours. En n'omettant pas les contraintes financières, en ne cherchant pas à faire de cette odyssée un voyage initiatique, en se contentant d'écouter les uns et les autres raconter leur(e) vie(s), le film accroche.

J'ai crains un moment l'apologie à la "Into the wild" mais il n'en est rien. Les raisons même évoquées par le personnage principal pour expliquer le temps mis avant de choisir cette voie, le sourire d'un camarade croisé en cours de route qui s'est de nouveau sédentarisé, les discussions sur ces petits moments de plénitudes que l'on atteint parfois dans la vie, ... n'allez pas chercher de grands discours, les personnages se contentent d'énoncer des évidences (avoir une roue de secours quand on est sur la route 24/24, apprendre à se débrouiller tout seul, ... ) mais quand vous parlez avec des amis ou des collègues tout au long de la journée, est-ce pour disserter sur la pluie et le beau temps ou sur la dernière publication de Nietzche ? ;-)

Le film a un rythme assez lancinant, ne cherchant pas à donner à ce voyage un rythme qu'il n'a pas. La nature a le droit à son lot de gros plan (mais quitte à vivre en dehors des villes, ce serait triste de ne filmer que du béton), Frances McDormand aussi et si elle tient parfaitement le rôle qui lui est attribué, je l'ai trouvé moins magnétique que dans "3 Billboards". C'est finalement une des marques de fabrique de ce film qui est solide mais qui ne m'a pas enthousiasmé alors que, rétrospectivement, je lui trouve plein de qualités dans la manière dont il raconte cette histoire.

Sachant que le film est l'adaptation d'un livre, je me demande si le rythme imposé par la lecture n'aurait pas mieux convenu ? Peut-être est-ce pour cela que si, quelques jours après avoir vu le film, j'aime bien réfléchir à son scénario, je reste moins convaincu par sa mise en image. Damned, j'avais vraiment envie d'aimer ce film et je reste un peu sur ma faim...
.O.